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Deedee
14 août 2006

Belle du Seigneur - Albert Cohen

chroniques

BDSAyé ! Au bout d'un mois et demi, je termine enfin Belle du Seigneur.

Je sors de cette lecture aussi perplexe que ravie, aussi déroutée qu'envoutée, aussi stupéfaite que charmée... Car cette Oeuvre ne se résume pas en quelques lignes, loin s'en faut ! Et combien d'avis avais-je eus avant cette lecture ! J'avais déjà l'impression de connaître le livre avant même de l'avoir lu, ce qui m'a menée droit dans le guidon, d'ailleurs : allez savoir pourquoi, j'étais persuadée que l'intrigue se nouait aux alentours de la fin du 18ème siècle, avec robes à crinoline et tout le tintouin.. Faux, puisque Albert Cohen campe son amour passion dans l'entre deux guerres, en 1935, même.

Quoiqu'il en soit, j'ai énormément aimé cette lecture. On ne ressort pas indemne de Belle du Seigneur. Longtemps, le livre revient en mémoire et on se prend à penser à tel ou tel aspect des choses, de l'intrigue, de cette passion aussi dévorante que destructrice...

Je suis pour ma part complétement bluffée par l'écriture d'Albert Cohen, juste, précise, envoûtante et captivante. Certaines phrases m'ont complétement remuée, en quelques mots à peine.. J'ai aimé plus que tout la satire de la société bourgeoise dont les acteurs sont obnubilés par leurs stratégies d'ascension sociale : toutes les manoeuvres décrites par Cohen sont savoureuses ! Evidemment adoré cette passion amoureuse tellement entière, tellement savoureuse, tellement bien mise en scène... j'en ai encore des frissons. Et ce constat que je trouve plus que vrai, pour ma part, et qui est qu'un amour se nourrit forcément du social, au risque de péricliter autrement. Et aussi, cette description de l'antisémitisme montant, et la manière dont un juif peut percevoir cette haine aussi violente qu'hypocrite... somptueux.

Oh bien sûr je vous l'accorde, parfois Belle du Seigneur prend ses aises et se traîne un peu. Langoureusement, follement, suavement, avidement... mais parfois aussi un chouïa rasant ! Les monologues en sont un bon exemple. J'aime le principe, mais on finit quand même par s'en lasser. Cela étant, à part ça, rien à dire. Belle du Seigneur est réellement un petit bijou et je ne regrette qu'une seule chose : ne pas l'avoir lu avant !

Prochaine lecture : Lutétia, de Pierre Assouline

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Commentaires
T
Pour ma part, après l'avoir lu il y a 3 ans, je me suis replongé dans sa lecture il y a 1 mois et demi... oui je lis lentement... mais surement ! <br /> Encore mieux la deuxième fois, plein de petits détails omis la première fois... un délice. Certains passage sont carrément hyper drôle, tellement la description du ridicule et de la réalité est bien faite. Pour les monologues et rêveries de 30 pages sans ponctuation, alors là j'ai un peu zapppé... <br /> <br /> Bravo pour le résumé par l'auteur du blog, il est parfait :-)<br /> <br /> Thierry
M
Bonjour, <br /> oui Patrick, tu as raison. Je viens de finir la lecture et je m'aperçois également qu'Ingrid Groning n'a fait aucune apparition antérieure. Je suppose qu'elle est une ancienne connaissance d'Ariane (durant son enfance ou adolescence), une de ses réminiscences lesbiennes. Cohen est très implicite à son sujet. Je le comprends comme un délicieux oubli (in)conscient du livre qui doit être comblé par l'imagination du lecteur. Un blanc du texte (comme dit Umberto Eco) qu'on brode, un cadeau, une participation offerte au récepteur? <br /> Je ne reviendrai pas plus longuement sur la valeur de ce livre qui comme vous le résumez tous est bouleversant. On n'en sort pas indemne, effectivement. <br /> Moi qui n'ai jamais vécu d'histoire d'amour à proprement parler, j'attends encore de décanter ma lecture et de vivre pour me faire une opinion plus affinée.
P
Bonjour, Je viens de terminer ce fabuleux roman ... <br /> J'ai une question concernant un personnage qu'Albert Cohen cite à la fin du livre (avant dernier chapitre) : Ingrid Groning ... <br /> Qui est-elle ? sauf erreur de ma part, il n'a jamais cité ce personnage avant, dans les pages précedentes ... <br /> Merci pour votre retour <br /> Patrick
A
Je suis heureux de voir que tu aimes ce livre, nous savons tout deux qui sont ceux qui ne l'aiment pas, pauvres petits Deume(S) au ricanement rétro-nasal d'écolier, aux sanglots étouffés & retenus, avides d'importance & de gloire, adorateurs inconscient de la force, de la force qui est pouvoir de tuer, mais passons ;<br /> <br /> En vérité je ne suis pas simplement heureux que tu aimes ce livre, car lorsqu'ils me disent aimer ce livre, comme tu le dis, je ne suis plus aussi seul, je ne suis plus cet étranger parmi eux, il me semble qu'ils me tolèrent & me comprennent, que toi même tu me comprends & qu'alors tu m'aimes, oui puisque tu le comprends lui, ce frère de mon coeur, que tu l'aimes sans doutes aussi, ainsi sont-elles une fois qu'elles nous connaissent, qu'elles imaginent la bonté & les passions, les élans & la tristesse & les attentes qu'il y a en nous, mais passons sur ce point aussi, car certains risqueraient de me juger & de se méprendre, & merci d'aimer ce livre ;<br /> <br /> Je te conseille aussi de le lire une seconde fois, tu verras, tu apprécieras mieux les passages que d'autres trouvent longs & ennuyeux, ils prennent une autre importance une fois le livre terminé une première fois, ils sont plus savoureux, & puis tu comprendras des choses que tu ne comprends pas encore, que tu ne pouvais pas encore comprendre ;<br /> <br /> Ah ! Je crois avoir entendu parler d'un film ? Quelle folie ? Qui oserait jouer Solal ?
T
2604<br /> Mais quel pessimisme, quelle amertume, quelle aigreur, quel désespoir! A déconseiller à tous les pessimistes et aux déprimés... Et à prendre au deuxième degré pour les autres!
Deedee
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