Je me faisais encore cette réflexion il y a très peu de
temps, lorsqu’après être passée au bas mot 6 fois aux toilettes « juste-par-précaution »
la demie heure avant de quitter le travail, j’avais encore envie d’y aller en
arrivant sur place. Je sais, c’est psychologique, voire un chouïa pathétique. Il
n’empêche : vous avez du bol, vous, les hommes !
Car vous n’imaginez pas par quelles ruses et quels grands
moments de solitudes nous devons passer pour assouvir nos besoins pressants. D’abord
moa, voyez, les toilettes publiques je trouve ça méga cracra. Les wawa des
cafés et autres troquets… ça craint. Déjà, il faut entrer dans le bar,
affronter les regards lubriques de Marcel, Nanar et Joe, piliers officiels
dudit bar depuis des lustres, s’approcher du barman, et au beau milieu de tout
ce petit monde, réussir à dire sans rougir « bonjour monsieur, pourriez vous m’indiquer les toilettes s’il vous
plait ? ». Essayez pour voir, vous verrez c’est méga drôle. Vous
aurez ensuite droit, au choix, et selon l’humeur du chef, à l’Option 1 :
vous avez de la chance, il est poli et aimable et vous fait un petit signe
discret, l’Option 2 : il vous rétorque que seuls ses clients peuvent se
soulager dans cet endroit béni, que si vous consommez un café, il vous
indiquera où sont ses toilettes, le tout en vous jetant un regard mi-égrillard,
mi-aigri de la vie parce que mince c’est pas possible toutes ces bonnes femmes
qui ne savent pas se tenir et qui prennent son bar pour des toilettes publiques. Reste l’Option 3 (la plus répandue) : il
hurle pour couvrir les éclats de voix un « les toilettes ma p’tite demoiselle elles sont juste à gauche en bas des
escaliers, c’est marqué sur le panneau là » retentissant, vous
couvrant autant de regards que de honte… à ce stade de toutes façons, vous n’êtes
plus à ça prêt.
Vous me direz, nous n'avons qu’à aller
au MacDo. Ahah, ça vous
semblait être une belle alternative, hein ? Une sorte de solution
miracle peut-être ? Mais qu'est ce que vous croyez, ce serait trop
facile !! Vous ne saviez pas que le clown avait eu l’idée hilarante
d’apposer un code à l’entrée de l’endroit sacré ?? J’ai toujours su
qu’il avait un humour douteux celui-la, mais là, le
doute n’est plus permis vous en conviendrez. Si en désespoir de cause
vous maintenez l'option MacDo, il ne
vous reste plus qu’à soudoyer un gentil croqueur de burger qui se
trouve dans
les parages, en espérant qu’il ne s’insurge pas contre votre requête,
lui qui a
payé -oui farpaitement, même que c’est marqué sur le ticket de caisse,
si ça c'est pas de la preuve, je sais pas ce qu'il vous faut- pour
utiliser SES toilettes. Autre possibilité : attendre le plus patiemment
possible, ce qui n'est pas des plus facile au vu de votre situation,
qu'une personne sorte des toilettes, vous jeter immédiatement et
frénétiquement sur la porte avant qu'elle se referme, le tout sans
faire peur à la personne qui sort (car ce faisant, elle pourrait
appeler à l'aider et rameuter tout le MacDo alors que vous, pauvre
biche effarouchée, vous vouliez juste vous soulager), et sans vous
faire rattraper au vol par le croquer de burger en colère qui ne VEUT
pas que vous lui voliez SES toilettes. Oh evidemment, vous pouvez aussi
faire la queue 107 ans en espérant
que vous ne tombiez pas dans les pommes tant votre envie est pressante,
histoire
d’acheter n’importe quoi et obtenir ainsi le précieux sésame.
Evidemment.
Quant aux sanisettes et autres réjouissances du même genre…
Laissez moi rire ! Outre le fait qu’elles sont d’une saleté sans nom, j’aurais bien trop peur de
rester coincée dedans. Oui bon d’accord, je n’y suis jamais allée… ça me
paraît in-sur-mon-table qu’est ce que vous voulez, encore plus que d’aller voir
un match de foot, c’est dire ! Et je ne parle même pas du racket organisé
de la compagnie des dames pipi : si vous n’avez pas quelques piécettes qui
traînent au fond de votre poche, n’espérez même pas pouvoir passer la barrière.
C’est que ce ne sont pas des rigolotes les dames pipi, vos tentatives de
resquille dues à la nécessité dans laquelle vous vous trouvez, vous pouvez vous
les garder !
Non vous voyez, assouvir une envie pressante lorsqu’on est une femme, c’est
un peu comme une quête du Graal… Quand je vous dis que la vie est une
jungle !