Rupture de Stock !
Fin août. La nouvelle collection n’est pas encore tout a
fait rentrée que déjà vous la voyez. THE robe. Inimitable, délicieusement
gracieuse, juste un poil aguicheuse. Vous la revêtez, et là, c’est le drame : elle vous va PARFAITEMENT
bien. Rien à dire. Vous avez beau gonfler le ventre, vous tenir courbée, les
jambes arquées et vous tourner dans tous les sens pour faire un gros plan sur
votre derrière que vous exécrez, vous vous trouvez à peu près potable dans ce
petit bijou de robe. La longueur est parfaite, la cellulite ne se voit pas à
travers l’épaisseur du tissu, l’encolure est charmante. 140€, tout de même….
Mof, elle vous va si bien que ce serait un crime de ne pas la prendre.
Nonobstant et au vu du prix, vous vous tâtez. Et puis il fait si chaud,
qu’allez vous faire de ce beau brin de robe tout de suite ? Non et puis
140€, « c’est pas raisonnable »
vous serine votre bonne conscience, ou plutôt, celle de votre CB. La votre
s’est depuis longtemps envolée vers d’autres horizons moins difficiles à
maîtriser en matière de dépenses. Et puis, une robe à manche courte, c’est
bâtard : trop chaud à la mi-saison, trop froid en hiver, impossible de
caser un col roulé en dessous l’hiver because pas le top de la classe et du
raffinement, top avec des bottes, mais bizarre avec des ballerines, et les
bottes en septembre, c’est non. Et puis ce gris / vert, est ce que ça va aller
avec vos affaires ?
15 jours passent. Vous n’oubliez pas la petite robe qui semble avoir une rémanence
étonnamment persistante. Comme vous avez malgré tout vraiment envie d’une
petite robe, vous faites le tour de la place parisienne : Zara, Les
Petites, Maje, Bash, Sandro, Tara Jarmon, H&M (où toutes vos copines
dénichent des merveilles là où vous ne trouvez absolument rien, mais ça, c’est
une autre histoire), Et Vous, Mango, Naf Naf, Benetton, Kookaï , Esprit, Gap,
Sud Express, Bel Air, Promod, La Redoute, rushcollection.com,
monshowroom.com etc. : tout y passe. Vous espérez, en vain, trouver un
modèle moins cher et tout aussi seyant, avant de vous apercevoir que vous vous
bercez naïvement d’illusions. Il n’y a pas d’autre modèle, celle là était tout
simplement parfaite. Vous cogitez sec tout en essayant de faire la part des
choses et de RA-TIO-NNA-LI-SER : oui, c’est cher, MAIS si c’est la seule
pièce que vous vous octroyez ce mois-ci, ça peut passer. Et puis vous n’avez
pas encore reçu votre texto hebdomadaire qui vous jette méchamment à la face
l’état de vos comptes. Pas vu, pas pris ! Et puis flûte, vous qui vous
crevez (rien de moins !) à la tâche, vous avez bien le droit de vous faire un petit plaisir de
temps en temps. Banco, c’est décidé, petite robe de mes rêves ne bouge pas,
j’arriiiiive !