Mon beau sapin, roi des trottoirs
(photo empruntée à papillote en attendant que je pense à prendre mon appareil photo le matin quand je suis fraîche et dispose....)
Un des aspects qui me rebute le plus dans ces fêtes de fin d'année est l'après fêtes : période où la sinistrose semble de mise, principalement à cause de tous ces sapins qui jonchent le trottoir comme de vulgaires objets jetables. Il n'y a qu'à voir les rues de la capitales : tous les deux mètres, un cadavre de sapin agonisant que le quidam ignore superbement. Certains sont encore très beaux, d'autres au contraire sont complétement séchés et ont succombé à cette maladie bien connue : l'arthrose des sapins (trop de chaleur, trop de décos et le sapin meurs avant même d'avoir atteint le bitume).
Je ne suis pas écolo, loin s'en faut, et pourtant, voir ces arbres sacrifiés sur l'autel rituel de Noël me déprime. Loulou a bien essayé de m'expliquer que comme les truites d'élevage, il existait aussi des élevages de sapins de Noël, et que ces sapins étaient exclusivement élevés pour être sauvagement coupés, entreposés dans un appartement surchauffé pendant un mois, surchargés des mille et une décos que nous ne manquerons pas de trouver puis abandonnés négligemment sur un bout de trottoir. Mais non, rien à faire, je ne m'y fais pas. Et puis franchement, on a beau dire et vous en conviendrez : les truites, l'air de rien c'est beaucoup plus moche qu'un sapin, et je ne vous parle même pas de l'odeur. On ne me la fait pas à moi !
Alors quand j'ai lu l'article de Marie Déplechin dans l'Express Magazine,
abondemment illustré par plusieurs photos des
infortunés conifères abandonnés sur le bitume, mon sang n'a fait qu'un
tour ! En voilà une idée qu'elle est bonne : rendre un dernier hommage
à ces rois incontestés des fêtes de fin d'année en leur dédicaçant ces
quelques clichés. Histoire de nous dédouaner un peu... Oui bon, moi
aussi j'ai mis un sapin de Noël chez moi pour la deuxième année
consécutive, mais ça faisait partie de ma thérapie "je-joue-le-jeu-
j'aime-les-fêtes-de-fin-d'année". Il n'empêche que quand j'ai déparé
mon sapin, que je l'ai fourgué dans cet affreux sac à sapin et
abandonné dans le local poubelle de mon immeuble, je faisais moins la
maligne !!
L'année prochaine, c'est sûr, j'en achète un en plastoc avec une bombe "odeur sapin" !