Pierre Assouline - Lutetia
Un livre très déroutant. Un monument dérangeant. Une trame… obsédante !
Le pitch d’Amazone : Tapi
dans les recoins les plus secrets du Lutetia, un homme voit l'Europe
s'enfoncer dans la guerre mondiale. Edouard Kiefer, Alsacien, ancien
flic des RG. Détective chargé de la sécurité de l'hôtel et de ses
clients. Discret et intouchable, nul ne sait ce qu'il pense. Dans un
Paris vaincu, occupé, humilié, aux heures les plus sombres de la
collaboration, cet homme est hanté par une question : jusqu'où peut-on
aller sans trahir sa conscience ? De 1938 à 1945, l'hôtel Lutetia -
l'unique palace de la rive gauche - partage le destin de la France.
Entre ses murs se succèdent exilés, écrivains et artistes, puis
officiers nazis et trafiquants du marché noir, pour laisser place enfin
à la cohorte des déportés de retour des camps. En accordant précision
biographique et souffle romanesque, Pierre Assouline redonne vie à la
légende perdue du grand hôtel, avec un art du clair-obscur qui convient
mieux que tout autre au mythique Lutetia.
Mon avis à moa : Lutetia revient sur la période obscure de ce grand hôtel parisien, réquisitionné comme tant d’autres lors de la seconde guerre mondiale par les allemands. Une histoire passionnante, parce qu’elle nous conte des anecdotes peu ou mal connues sur cette période trouble : comment l’hôtel et son personnel ont fait face à l’occupation ? Comment ont-ils supporté ce joug intolérable ? Comment, surtout, sont-ils passé de l’occupation allemande à l’accueil des déportés ? Le livre est souvent bouleversant, même si il manque parfois de sentiments,surtout dans les deux premières parties. Non pas que j’aurais préféré tomber dans une démonstration ostentatoire et finalement gênante, mais le narrateur, fil conducteur de cette histoire, est parfois un peu trop réservé.
Je crois qu’in fine, ce qui m’a le plus gêné dans ce livre, c’est le
mélange que Pierre Assouline fait de l’histoire et de la fiction.
Comment faire la part des choses et savoir ce qui est vrai de ce qui ne
l’est pas ? J’avoue avoir un peu de mal à faire la part des choses. A
mon sens, on écrit soit un roman historique, soit une fiction. Mais pas
une fiction historique. L’écriture est qui plus est parfois un peu
poussive, surtout dans la première partie du livre, même si je l'ai
malgré tout apprécié !